Musée-Maison Henri IV

Situé au pied des falaises de craies blanches de la Côte d’Albâtre se trouve un trésor d’architecture du XVIe siècle, lié à la vie maritime et l’histoire du port de St Valery-en-Caux : la Maison Henri IV, de l’armateur Guillaume Ladiré. Embarquez avec nous pour une visite !

Par un beau dimanche d’été, avant d’aller poser nos matelas de plage en front de mer, nous avons décidé de faire une halte patrimoniale dans un endroit passionnant ! Après la descente vers la ville et l’avancée du port de plaisance, un panneau indicatif de la Maison Henri IV, nous trouvons à nous stationner facilement.

Sur le quai, nous voilà face à la grosse bâtisse de pans de bois du XVIe siècle dont nous admirons immédiatement la façade sculptée. Les enfants sont déjà tout excités à l’idée de découvrir de nouvelles choses. « Dit papa pourquoi cette porte est plus grosse que les autres ? », questionne Benjamin. « C’était pour les charrettes d’autrefois chargées de marchandises pour pourvoir entrer et sortir ! » lui répond Matthieu, mon mari. Une porte à droite du porche est une invitation à entrer. Un guichet très chaleureux marque l’accueil avec des vitrines contenant des livres édités sur Saint-Valery-en-Caux.
Après la prise du billet, sur recommandation de la personne au guichet, nous revenons sur nos pas pour découvrir la façade avec des personnages et des animaux en rapport sur les destinations du commerce de l’armateur : singes, sirène, indiens, des tailleurs de l’arbre du Brésil, tout un monde qui invite au voyage. Au-dessus du porche est indiqué le nom de l’armateur : Guille Ladiré. Bâtie en 1540, elle aurait hérité du nom d’Henri IV du fait qu’il y aurait séjourné au cours de l’année 1593. Passant sous le porche, nous poursuivons vers l’intérieur.

Arrivés dans une très jolie cour pavée à l’ancienne, des choix s’imposent. A la sortie de l’accueil, à droite, un escalier dans une tourelle en colombage mène à la collection patrimoniale. Amandine et son père veulent commencer par là. Avec Benjamin, notre aîné, nous prenons la direction du rez-de-chaussée avec des salles d’expositions temporaires et surtout un petit musée de 1940. C’est surprenant et rare ce petit mémorial car on trouve plus généralement sur nos côtes, des traces du Mur de l’Atlantique, des stèles et de nombreux cimetières. Cet espace intimiste retrace notamment les trois jours qui ont marqué la ville de St Valéry-en-Caux en juin 1940 : les troupes de Rommel foncèrent sur le pays de Caux et encerclèrent les armées alliées à Saint-Valéry-en-Caux. C’est le récit d’une guerre éclair avec nombre de documents très passionnants. Des vitrines remplies d’objets tels qu’un calot, un masque à gaz, des ausweis, des cartes de circulation témoignent de ce passé difficile pour les habitants. Un panneau m’interpelle particulièrement, il s’agit d’une figure de la résistance Melle Thérèse Lemoine, libraire, arrêtée en 1941 par la gestapo. A cette évocation, immédiatement, mon esprit s’emballe et je m’imagine la peur, l’angoisse vécue par cette femme, lors de ses interrogatoires par la gestapo. Je pense, aussi, à toutes les vexations et privations subies dans les camps de travail en Allemagne. Je suis admirative de ce parcours hors norme, tentative d’évasion, reprise, enfin libérée par les Américains. C’est grâce, à toutes les Mlle Lemoine que nous pouvons savourer de vivre en Liberté.
Puis chronologiquement les panneaux s’enchaînent : la présence américaine et enfin la libération.

Sortis de cette salle nous accédons aux salles des expositions où des artistes exposent leur travail.
- « Regarde ! » s’exclame Benjamin « Cette toile toute rouge. J’adore ! »
- « Tu sais ils font des ateliers d’arts visuels ici, ça te plairait d’en faire ? »
- « Oh oui maman ! Ce serait trop top ! »

Nous retraversons à nouveau la cour pour rejoindre le musée régional. On croise mon mari et Amandine qui sautille de joie. On échange quels mots et nous voilà partis dans l’escalier qui mène à l’exposition permanente de l’histoire locale et du patrimoine cauchois. En haut, l’espace se répartit sur deux coursives consécutives. La première est occupée par des costumes et des meubles normands, puis suit un historique local avec des peintures marines. La deuxième salle est liée au thème de la mer où une salle est consacrée aux ramasseuses de galets et l’histoire de la pêche. Je sens que mon passionné de la Seconde Guerre Mondiale est moins emballé, donc nous ne nous éternisons pas à mon grand regret car l’histoire de ces femmes ramassant les galets pour construire maisons et voiries environnantes m’impressionnait. Tant pis, je reviendrais.

Les visites terminées. Nous nous retrouvons tous à l’accueil où je demande des renseignements sur les ateliers jeune public et les concerts à venir. Amandine encore tout excitée, demande :
- « On va revenir pour faire de la peinture ? »
- « Ben oui ! lui répond Benjamin, C’est moi qui aie demandé ! »
- « Trop chouette ! ».
Mon mari propose alors d’aller faire une sieste sur la plage histoire de reprendre les « vraies activités ». C’est parti pour l’après-midi plage !