Jardin d'art "Terre d'Accord"

Situé sur la Côte d'Albâtre, dans la commune de la Chapelle-sur-Dun, ce parc aménagé sur 2 hectares est le lieu de vie d’une cinquantaine de sculptures illustrant les moments clés de la vie humaine. À travers trois espaces thématiques : le jardin du feu, le jardin d’eau et le jardin entre ciel et terre, Robert Arnoux a mis en scène ce dialogue entre l’homme et la nature. Lieu de poésie et d'évasion, je vous invite à venir le découvrir avec moi...

J’entre dans le jardin à travers un chemin étroit, qui me conduit à une vaste étendue d’herbe. Me voici au cœur d’un écrin de verdure. Comme dans un cocon, je m’y sens à ma place, complètement détendue. Je me laisse surprendre par la première sculpture. Je l’observe avec attention. Ce sont des êtres vivants, tout en courbes et rondeurs. Il me semble qu’il s’agit de parents et de leurs enfants. J’avance vers l’étang face à moi, je suis dans le jardin d’eau. Autour, plusieurs sculptures sont installées et semblent ne pas prêter attention à moi. Je m’approche doucement, je me fais discrète, comme si je ne voulais pas les déranger. Au bord de l’eau, deux enfants, qui paraissent en pleine conversation. Cette scène m’est familière, car elle me fait penser à cette photo de ma sœur et moi, de dos, assises sur le sable face à la mer. Toutes les sculptures que je vois me font penser à cette thématique de la famille, mais surtout, j’arrive à percevoir les liens entre ces êtres inanimés. Sur un îlot, je vois une mère et son enfant en train de lire. Je reste un moment dans ce jardin, à m’imprégner de ses ondes bienveillantes, mais aussi de celles émanant de mes curieux compagnons de visite.

Tandis que je me dirige vers un second espace, je croise une oeuvre qui m’inspire énormément. Un homme, les bras et le visage levé vers le ciel, comme s’il communiait avec la nature et fusionnait avec elle. Je parcours ce jardin comme si j’effectuais un voyage. Un voyage dans et avec la nature. Tout comme ces sculptures, je m’ouvre aux sensations qu’elle me procure et je suis à son écoute. Mes pas me mènent au jardin du feu. Au sol, des parterres qui m’évoquent la création, des morceaux d’ardoise assemblés et éclatés, pointant vers le ciel, formant comme un volcan. C’est le feu, la création de la terre, le big bang. Au fond de ce jardin, j’assiste à une scène fascinante. Un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants, rassemblés autour d’un élément central : le feu, la terre. Ce tableau est aussi surprenant que bouleversant. J’aperçois une mère et son enfant, dans un moment d’intimité. Des couples, et des familles qui sont proches et qui semblent dialoguer. Je m’approche lentement de cette petite tribu. Plusieurs fois, j’ai l’impression de les voir bouger, de manière imperceptible. Je suis émerveillée par ces sculptures qui sont pleines de vie.
Mon voyage à la rencontre de la nature se poursuit vers le jardin entre ciel et terre. Sur mon chemin, je croise de nouvelles sculptures. À leur manière, elles me parlent, elles ont toutes un message à me transmettre. À les voir si immobiles, je les imite. Je reste longuement debout, j’écoute, je respire et j’arrive à ressentir ce lien poétique avec la nature que l’on prend rarement le temps d’apprécier. Les mises en scène du dernier jardin sont tout aussi surprenantes et surtout singulières. Je traverse les astres et la galaxie pour arriver face à une nouvelle étendue d’herbe. Je m'assois sur le banc qui lui fait face. C’est un moment contemplatif, mais aussi méditatif, voire même introspectif. Quand je suis prête, je me lève et marche jusqu’au bout de cette allée, traverse un parterre et me retrouve face à la sculpture d’une femme enceinte, tenant son ventre. La vie continue son cycle, toujours en mouvement.