Le lin, Le trésor bleu de la Normandie

Le Pays de Caux a vu la culture du lin prospérer dès le 13e siècle. Après un déclin au 19e dû notamment à la concurrence du coton, la culture du lin est relancée grâce à l’installation dans la région d’agriculteurs flamands, experts en la matière. Le lin normand est surtout cultivé en Seine-Maritime, dans l’Eure et dans le Calvados. La Normandie représente 63 % de la production française de lin textile, un savoir-faire ancré dans l’histoire, dont les racines remontent à la période néolithique.
On utilisait déjà le lin, à l’époque, pour la confection des vêtements et aussi pour la momification en Égypte.  

Aujourd’hui, la majeure partie du lin peigné est exportée principalement en Chine. Bien que les techniques de culture, de filage et de tissage aient peu évolué au fil des siècles, la production de lin en Normandie reste un pilier économique.

Chaque année, à la mi-juin, la campagne cauchoise se pare de bleu électrique grâce aux champs de lin en fleurs. Ce spectacle éphémère, qui ne dure qu’un mois, laisse ensuite place à un décor étonnamment géométrique fait de rubans de tiges dorées, soigneusement alignés pour sécher à l’air libre.

Le lin, arraché pour préserver la longueur de ses tiges (essentielle à l’extraction de la fibre textile), passe par l’étape cruciale du rouissage, qui sépare les fibres de la partie ligneuse appelée « anas ». Rien ne se perd : les sous-produits servent à nourrir le bétail ou à produire de l’huile, tandis que les fibres textiles, après teillage et peignage, sont filées et tissées pour devenir cette toile résistante et douce au toucher que nous connaissons.