Musée Mathon-Durand

Situé au cœur de Neufchâtel-en-Bray, le Musée des Arts et Traditions Populaires Mathon-Durand, présente aux visiteurs l’histoire et les traditions du Pays de Bray. Les collections du musée mettent en avant le passé agricole brayon et les savoir-faire locaux, tels que la poterie ou la fabrication de fromage. Vous y ferez des découvertes allant de la Préhistoire au XXème siècle !

Depuis quelques jours, je parcours l’Avenue-Verte London-Paris et aujourd’hui j’ai décidé de m’arrêter dans la ville de Neufchâtel-en-Bray afin de la découvrir. Mon premier arrêt est le Musée Mathon-Durand. Celui-ci se trouve juste à l’entrée de la ville dans une magnifique maison bourgeoise du XVIème siècle, on ne peut pas la manquer tant sa porte en bois d’époque est imposante.

Je suis accueillie par Louise qui m’explique que c’est en fait la plus ancienne maison de Neufchâtel, un vrai patrimoine historique qui abrite de nombreux trésors. Ma visite commence par la salle des mariages. Je me retrouve face à une immense armoire normande en bois de chêne, cadeau de mariage traditionnel du Pays de Caux. La pièce regorge de ces fameux cadeaux : coiffes, faïences de Forges les Eaux et de Rouen, mais également des verreries de la Vallée de la Bresle voisine du Pays de Bray.

Je passe ensuite à la partie du musée qui traite des conflits armés. La pièce abrite d’impressionnants canons d’époque utilisés pendant les bombardements qui ont détruit la ville durant la Seconde guerre mondiale. Mais ce qui attire mon attention, c’est le mouchoir exposé au mur. Il est recouvert de dessins et de phrases ; au milieu, une notice pour monter et démonter un fusil. Ces mouchoirs fabriqués dans la région rouennaise dès le XIXème siècle ont servi à instruire la génération de jeunes hommes envoyés au front et qui étaient en grande partie analphabète. Dans la vitrine j’aperçois également des obus mais leur forme est très particulière. En réalité, ces obus sont caractéristiques de l’artisanat des tranchées. Pour occuper leur temps, les poilus ont développé des activités manuelles et avec les objets trouvés sur le champ de bataille ont créé de véritables œuvres d’art. Que des découvertes fascinantes ! Je suis très impressionnée car je n’avais aucune idée de ces pratiques.

Je poursuis mon exploration du musée en descendant dans la cave de la maison, ici se trouve un espace dédié au plus vieux fromage AOP de Normandie : le neufchâtel ! J’y retrouve des tabourets pour traire les vaches, des pots pour le lait caillé, des sacs pour égoutter le lait et également les moules et bien évidemment le fameux moule en forme de cœur. « Il existe différentes versions quant à l’origine de cette forme. Ma préférée reste celle des jeunes françaises qui offraient des fromages en forme de cœur pour déclarer leur amour aux soldats anglais lors de la Guerre de Cent ans. Je suis une romantique dans l’âme ! », m’indique Louise. Et elle n’est pas la seule !

Mais assez parler du fromage. Le musée dispose également de deux autres étages à découvrir. Au troisième niveau je découvre tout un ensemble d’outils servant aux métiers d’antan : le bourrelier, le fermier, la fileuse, le dentiste, le chirurgien. Une autre petite pièce attire mon attention, c’est celle des poteries. Elles sont magnifiques et les décors qui les composent sont éclatants. « C’est l’argile de la boutonnière du Pays de Bray qui a permis le développement de ce savoir-faire local très ancien », me précise Louise. Si j’avais imaginé de la poterie en Normandie ? Assurément non ! Et pourtant.
Je termine ma visite au dernier étage de la maison où est exposée une magnifique maquette de la ville. Elle représente la ville de Neuchâtel au XVIème siècle. On y retrouve les fortifications de la ville, les rues qui existent toujours aujourd’hui, la Béthune… Impressionnant !

Avant de repartir, je profite d’un rayon de soleil pour arpenter le jardin de la maison. Au milieu de la cour se trouve un ancien pressoir à pommes et un sarcophage mérovingien, combinaison étonnante ! La tête remplie d’anecdotes je quitte le musée en direction des commerces du centre-ville afin de préparer mon pique-nique que je prendrai dans quelques kilomètres, sur mon chemin jusqu’à la capitale londonienne !