Qui peut s’imaginer que l’on pouvait autrefois emprunter des gués pour franchir la Seine à pied à certaines périodes ! C’était avant que le fleuve ne soit dragué pour le rendre accessible aux plus grands bateaux et leur permettre d’aller jusqu’à Rouen.

Bonaparte disait : « Paris – Rouen – Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la
grande rue
 ». Une rue qui a gagné ses lettres de noblesse avec le temps.

Depuis des siècles, les bacs sont une manière originale de traverser le fleuve. Du pont de Tancarville jusqu’à Rouen, ils jalonnent les méandres de la Seine pour le plus grand plaisir de ceux qui les empruntent tous les jours ou occasionnellement. Le charme insolite de ces traversées révèlent un peu de l’âme de la vallée de la Seine.

Les franchissements sont les suivants : Quillebeuf-sur-Seine / Port-Jérôme, Heurteauville / Yainville, Heurteauville / Jumièges, Yville-sur-Seine / Le Mesnil-sous-Jumièges, Berville-sur-Seine / Duclair, La Bouille / Sahurs, Petit-Couronne / Val-de-la-Haye, Le Grand-Quevilly / Dieppedalle.

Au fur et à mesure des années et des progrès techniques, les bacs ont cessé d’être le seul moyen pour traverser la Seine. La construction de grands ouvrages d’art a rapproché les deux rives du fleuve et leurs habitants.

En 1957, le pont de Tancarville a ouvert la voie. Puis en 1973, le pont de Brotonne a permis un nouveau passage entre Caudebec-en-Caux et la forêt de Brotonne. 1995 vit  l’inauguration du Pont de Normandie, à l’époque plus grand pont à haubans du monde, enjambant l’estuaire de Seine, reliant le Havre à Honfleur, la Seine-Maritime au Calvados, réunissant la Haute et la Basse Normandie, véritable symbole de la Normandie touristique.

Depuis 2008, le Pont Flaubert de Rouen a changé le visage de la ville. Ce pont cache une prouesse technique exceptionnelle, un tablier levant permet le passage des plus grands voiliers : deux sabliers se lèvent à plus de 50 mètres de hauteur, produisant un spectacle aussi rare qu’impressionnant.

Depuis cette période, de nombreux bacs ont pris leur retraite. Il est d’ailleurs amusant de parcourir la vallée de Seine, et d’apercevoir ici ou là, d’anciennes cales d’accès aujourd’hui inutilisées.