Hôtel de Bourgtheroulde

Situé en plein cœur de Rouen, dans la vallée de la Seine, l’hôtel de Bourgtheroulde est une pure merveille architecturale de la Première Renaissance. Autant dire un joyaux précieux ! La ville aux cent clochers est riche de ce type de monuments aux façades dentelées et impressionnantes : l’ancien Parlement de Normandie, actuel Palais de Justice, ou encore l’ancien hôtel des Finances. Depuis quelques années ce fleuron de Rouen est devenu un hôtel cinq étoiles, le seul de la Seine-Maritime.

Avec mon amie Virginie nous nous sommes donné rendez-vous Place de la Pucelle pour prendre un cocktail à l’Hôtel de Bourgtheroulde, lors d’une de ces chaudes soirées d’été dans la capitale historique de la Normandie : Rouen.

Avant d’entrer dans le somptueux bâtiment, nous admirons la façade donnant sur la place toute de pierre de taille, notamment la tourelle en échauguette à l’encoignure à gauche. Le portail d’entrée en anse de panier est caractéristique de la Renaissance, surmonté des deux lions normands et des armoiries du seigneur de Bourgtheroulde.
La cour d’honneur attire soudain tous nos regards. « On se croirait au milieu d’un château de la Loire ! », clame Virginie. Nous nous installons à une table de la terrasse saisonnière pour pouvoir admirer à loisir les lieux. Après avoir choisi nos cocktails, Virginie et moi recherchons un peu d’historique sur nos portables. Nous apprenons que nous sommes dans un hôtel particulier du XVIe siècle. C’est Guillaume II le Roux seigneur de Bourgtheroulde et membre de l’Échiquier de Normandie qui décida à la fin du XVe siècle de se construire un hôtel en pierre de taille digne de son rang. Ensuite son fils, Guillaume III, devenu Abbé d’Aumale, embellira les lieux pour en faire une demeure exceptionnelle. Cette architecture est du style Louis XII de la Première Renaissance française. Ce style présente cependant des éléments gothiques aux motifs flamboyants comme des pinacles et des rinceaux. Les tailleurs de pierre n’ayant pas encore les modèles renaissants venus d’Italie.
« Regarde là-haut ! », lance mon amie, « On voit justement le porc-épic emblème de Louis XII ! »

Mais le plus formidable est en face de nous : la galerie d’Aumale présente un décor sculpté en relief de la renaissance d’une rare qualité et qui représente l’Entrevue du camp du Drap d’Or entre François Ier et Henri VIII d’Angleterre. C’est un vrai musée en plein-air ! Sur la grande façade, il y a une autre série de bas-relief qui illustre les Triomphes de Pétrarque. Il y a aussi deux personnages qui tiennent une couronne de laurier avec l’Hermine emblème d’Anne de Bretagne. »

Cette beauté de la pierre taillée doit beaucoup à la restauration, car il ne faut pas oublier que le classement aux monuments historiques intervient en 1924 et tout fut ravagé par le bombardement de Rouen en 1944 par les Alliés.

Nous commandons un deuxième cocktail car toutes ces merveilles nous ont donné soif. « Tu sais, me dit Virginie, nous devrions venir tenter le spa de l’hôtel et profiter de la piscine, vivre un superbe moment de détente entre filles. Qu’en dis-tu ? ». « Je rêve déjà de ce moment », lui dis-je ? En effet, cet ancien hôtel particulier, tout droit sorti de la Renaissance est aujourd’hui un hôtel haut de gamme tout proche du centre névralgique de Rouen : La place du vieux marché.