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Réputée pour sa production de drap depuis le Moyen Age, Rouen connaît à partir de la fin du XVIIIe siècle un regain de notoriété grâce à la fabrication de toiles de coton teintes. La teinturerie Auvray, aujourd'hui transformée en auberge de jeunesse, demeure un témoin unique de ce pan de l’industrie textile de l’agglomération rouennaise.

A côté de l'activité textile, la meunerie connaît un essor très important jusqu’au XIXe siècle à travers une multitude de moulins à blé. Comme les autres grands établissements religieux rouennais, l’abbaye de Saint-Amand fondée en 1030 possède son propre moulin construit le long du Robec.

Apparu en 1084, l’ordre religieux des Chartreux est régi par des règles de vie très austères imposant à ses membres une existence quasi-érémitique. Entre 1384 et 1683, la chartreuse Notre-Dame-de-la-Rose implantée entre Aubette et Robec, offre pour la quinzaine de moines qui l’habitent le cadre idéal dans leur recherche de Dieu.

Au nombre de 16 en 1828, les moulins implantés sur le Robec vont un à un disparaître au profit de la machine à vapeur. Le vieux moulin de la Pannevert reste aujourd’hui l’un des derniers témoins de ces installations hydrauliques. Comme beaucoup de moulins du Robec, celui de la Pannevert va régulièrement changer d’usage en fonction de ses propriétaires et de l’environnement économique du moment: production de tan pour le tannage des cuirs, broyage du blé, production de colorants pour les indiennes. La roue du moulin a été sauvée grâce à la restauration minutieuse des Amis des monuments rouennais et du Centre d'histoire sociale.

Outre la restauration de nombreux bâtiments industriels, le Centre d’Histoire Sociale de Haute-Normandie a vocation à remettre en état les machines qui ont animé ces usines. Le moulin Saint-Gilles restauré est ainsi devenu le siège de l’association et le conservatoire des machines à vapeur, matériel d’imprimerie et autres métiers à tisser qui ont fait vivre les hommes et les femmes de la région pendant plus d’un siècle.

Véritable cathédrale de l’industrie, l’usine Fromage constitue l’un des plus beaux témoignages du passé textile de l’agglomération rouennaise. Conçue à l’origine pour la fabrication de tissu élastique pour bretelles, jarretelles, ceintures et autres bandages orthopédiques, elle abrite aujourd’hui l’Ecole d’Architecture de Normandie.

L'histoire de la teinturerie Tamboise illustre la conversion de nombreux établissements de la Vallée de l'Aubette qui étaient initialement spécialisés dans le tissage et qui, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, vont s'orienter vers la teinture du textile et l’impression des étoffes.

Enjambant la rivière de l’Aubette, le viaduc ferroviaire de Darnétal fait partie de l’un des nombreux ouvrages d’art permettant aux trains de relier Rouen à Amiens.

Ouvrant sur la vallée de l’Aubette et le versant nord du plateau de Mesnil Esnard, le panorama du château de Saint-Léger-du-Bourg-Denis permet de découvrir un paysage où se mêlent bois et espaces agricoles. Emergeant au-dessus de la cime des bois communaux de Bonsecours, la tour de relais est utilisée pour les télécommunications et joue également un rôle essentiel dans l’acheminement des émissions télévisées.

Spécialité de Rouen et de sa région à partir de la fin du XVIIIe siècle, l’industrie des indiennes trouve à Saint-Aubin-Epinay les conditions d’un développement favorable, à proximité des sources de l’Aubette. C’est entre 1885 et 1894 que l’usine d’indienne dirigée par le sieur Pinel connaît sa plus grande expansion. Le remplacement de l'énergie hydraulique par la vapeur s’est accompagné de la construction de deux hautes cheminées dont l’une d’entre elle est encore visible aujourd’hui.

L’Aubette s’écoule sur près de 4,5 kilomètres en traversant les communes de Saint-Aubin-Epinay, Saint-Léger-du-Bourg-Denis, Darnétal et Rouen où elle se jette dans la Seine mêlée aux eaux du Robec. Petite pas sa taille, la rivière Aubette n’en n’a pas moins joué un grand rôle dans l’essor industriel des communes traversées.

Construit au XVIIIe siècle, le colombier de Saint-Aubin-Epinay faisait partie d’un vaste domaine agricole appartenant à la puissante abbaye de St-Ouen de Rouen. Jusqu’à la Révolution, seuls les seigneurs propriétaires de fiefs ou les établissements religieux avaient le droit de bâtir et de posséder un colombier pour y élever des pigeons, pour constituer une réserve permanente de viande fraiche, le pigeon étant à l'époque un plat de prédilection pour les tables seigneuriales.

Si l’expansion de Franqueville-Saint-Pierre depuis les années 1970 s’est effectuée au détriment des espaces agricoles, ceux-ci n’en demeurent pas moins dominants en termes de surface. L’intérêt de ces terres tient à la qualité du sol qui les compose, un mélange de sable et d’argile que l’on appelle limons des plateaux.

La colline du Roule matérialise le point de jonction des hautes vallées du Robec et de l’Aubette. Son principal intérêt écologique réside dans les pelouses sèches couvrant ses flancs crayeux. Espace fragile classé au titre des Espaces Naturels Sensibles, la côte du Roule, menacée par l’avancée de la forêt, est régulièrement entretenue par un troupeau de moutons.

Jusqu’au Xe siècle, la vallée qui relie Darnétal à Rouen constitue une zone marécageuse peu attirante. L’aménagement du cours artificiel du Robec et les travaux d’assainissement de la vallée vont progressivement transformer ces terrains boueux en pâturages, puis en riches terres maraîchères. La vallée de Darnétal, assainie, va permettre à l’industrie de se développer. Au début du XXe siècle, l’essentiel de la population de la vallée se concentre le long de la route de Darnétal. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la nécessité de rénovation du centre ville de Rouen contraint à construire plusieurs centaines d’immeubles pour accueillir près de 30.000 habitants entre vallées et plateaux.