Parc du Château d'Orcher

Du haut de sa falaise, le Château d’Orcher domine l’estuaire de la Seine et le pont de Normandie. Construite au XIIème siècle, la forteresse a subit des modifications au XVIIIème, se changeant ainsi en demeure raffinée aujourd’hui classée aux Monuments Historiques. Entouré de jardins, le domaine comprend une orangerie du XVIIIème siècle et un “potager” en terrasses.

À bord de mon véhicule, je remonte une longue allée boisée. Je cherche des yeux le fameux château, mais c’est d’abord le colombier que j’aperçois en premier. Sa toiture rouge attire immédiatement l’œil, et je m’attarde sur l’enchevêtrement de pierres blanches et grises anthracites qui le composent. Et là, en arrière plan, le voilà. Le château me surprend par sa structure. Tout en longueur, je repère tout de suite les éléments caractéristiques d’une construction moyenâgeuse, comme son donjon carré et ses tours aux extrémités de la bâtisse. Mais le château présente aussi des éléments plus récents, du XVIIIème. J’aime beaucoup le mélange des deux styles qui en fait un château unique. Je me gare près des gîtes du domaine et descends de ma voiture. Je rejoins la cour du château et découvre les lieux pour la première fois. Au pied de la demeure, un bassin d’eau entouré d’une pelouse. En face, c’est avec émerveillement que je pose les yeux sur une orangerie. Le bâtiment est recouvert de glycines plongeant élégamment sur les fenêtres vitrées. Des petites topiaires sont parsemées devant le bâtiment et un banc se trouve sous un arbre. Je suis sûre que depuis l’orangerie, j’aurais une vue imprenable sur le château. J’entreprends alors de m’y rendre. Le bâtiment se trouve en contrebas, il a dû être construit dans les anciennes douves de la forteresse lors des travaux de modifications du château au XVIIIème siècle. Depuis mon banc, je réalise que je ne me trompais pas. Le château se dresse de toute sa hauteur. Il est très impressionnant et je me demande à quoi l’endroit ressemblait lors de sa construction. J’ai toujours adoré imaginer l’histoire des lieu, surtout quand ils ont plus de 1000 ans ! Dommage qu’on ne puisse pas voyager dans le temps.

Alors que je m’approche du château, j’ai la surprise de voir qu’en contrebas s’étend un jardin en terrasse. Pour y accéder, deux escaliers en pierre le long d’un mur bordé de lavande. Leur parfum intense m’enveloppe et je me laisse bercer par ces senteurs si familières. Des papillons volent dans tous les sens, appréciant tout autant que moi l’environnement qui nous entoure. Je me dirige vers les escaliers, mais avant de descendre je reste un moment en haut des marches pour contempler la perspective. La première terrasse comprend une allée de topiaires de formes cylindriques et je retrouve les traces des anciennes douves sur le côté. Plus bas, sur la seconde terrasse, une nouvelle allée de topiaires aux formes différentes. Au loin, je découvre la vue sur le pont de Normandie et sur le Havre qui s’étend de tout son long. Il y a 1000 ans, qu’elle était la vue depuis là où je me trouve ? Pensive, je descends les marches pour arpenter le “potager”.

Ma balade ne se termine pas là, car le domaine comprend également un parc ! L’accès se fait à travers une jolie barrière en bois vernie, et je plonge dans le sous-bois. Une hêtraie m’accueille, formant un grand chemin ombragé. D’un coup, le silence et le calme qui accompagnait ma visite jusqu’à présent se fait plus mystérieux et plus envoûtant. Je lève les yeux vers les arbres et je me laisse éblouir par les quelques rayons de soleil qui percent les épais feuillages. Le sentier me mène jusqu’à un petit labyrinthe qui s’apparente davantage à des couleurs de buis donc la forme m’évoque une étoile. Les branches partent dans plusieurs sens et je décide de prendre celle qui se trouve à ma droite. Je poursuis ainsi ma promenade parmi les arbres, me laissant peu à peu conquérir par cette ambiance féerique.