Stèle commémorative du B-17

La Seine-Maritime possède de nombreux sites de mémoire de la Seconde Guerre Mondiale sur son territoire, parmi lesquels des stèles commémoratives en hommage aux aviateurs décédés dans des crash d’avions. A Paluel, un de ces monuments positionné face à la mer rappelle le souvenir des membres du B-17 abattu par les occupants allemands.

Le soleil était au rendez-vous lors de ce dimanche où mon amie et moi avions décidé de rejoindre la côte d’Albâtre pour une promenade iodée. A hauteur de Veulettes-Sur-Mer, longue plage que j'apprécie tout particulièrement, nous observons la présence d'un monument agrémenté de mâts de quatre drapeaux alliés durant la Seconde Guerre Mondiale : France, Grande-Bretagne, Canada et Etats-Unis. Nous décidons de nous approcher.

Face à la mer, en vue de l’endroit où la forteresse volante B-17 a disparu, c'est une grande esplanade qui accueille une stèle commémorative qui a été aménagée. C’est un environnement propice au recueillement et à la réflexion. Le ressac de la mer berce nos oreilles tandis que le vent fait gonfler les toiles des drapeaux. Posée debout sur un grand bois flottant la plaque de marbre réalisée par Mr Charles Valin, marbrier à Cany-Barville, reproduit le B-17, tout en indiquant les noms des aviateurs décédés dans le crash du 28 mars 1943. A cet instant nous réalisons l’ampleur de ce drame et nous nous interrogeons sur l’histoire du B-17 n° F 42 29537.

Mon amie sort son smartphone, curieuse d'en savoir plus sur cet équipage et avion.
Elle m'indique que le B-17, N° 42 29537 du 34th Bomb Squadron, 91 St Bomb Group, rentrait d’une mission sur la gare de triage de Sotteville-Lès-Rouen, dans la région de Rouen le dimanche 28 mars 1943. Le B-17 avait bombardé avec d’autres avions la gare et les installations ferroviaires occupées par les Allemands : mission réussie, les ateliers sont détruits et un train de munitions touché. L’équipage était donc sur son chemin du retour vers sa base à Bassingbourn, au Nord-Est de Londres.
Mais tout n'allait pas se passer comme prévu, un des B-17 ne rentrera pas à la base. En effet, la flak allemande très active sur Fécamp allait viser le groupe. Touché par l’ennemi au-dessus de la côte d’Albâtre, l’avion s’écrasera en mer dans un bruit infernal.

Tout jeune garçon à l’époque, Bernard Piednoël, qui deviendra plus tard le Maire de Paluel n’a jamais oublié ce 28 mars 1943. Il raconte que la forteresse volante B-17 a été touchée par un chasseur Allemand, qu’elle a explosé en passant au-dessus de Bertheauville, avant de heurter la mer à 1 km au large du lieu-dit « Port sucette ». Cette vision effroyable marqua à jamais le petit garçon d’hier qui revoit encore la boule de feu apparaitre à l’arrière de l’avion, suivie d’un bruit assourdissant, raser la falaise et terminer sa chute en mer.
Je comprends d’autant mieux la présence de cette stèle du B-17.

Nous nous mettons à lire avec une attention particulière tous ces prénoms : John, Domenic, Francis James, Paul, Louis, Harold, Carryll. Si jeunes est prêts à mourir, en ayant la conviction que leur sacrifice libérerait la France et L’Europe du joug Allemand. Comment ne pas être admiratifs de ce courage!

Avant de repartir, mon amie me propose de nous rendre sur le site du Pont-Rouge, juste à côté. Ensemble de blockhaus significatifs du mur de l’Atlantique restaurés. Voilà une idée parfaite pour poursuivre notre après-midi sur la thématique du tourisme de Mémoire sur la Côte d'Albâtre. Allez, en route!